Comment et pourquoi lire et mettre en scène Paul Claudel aujourd’hui ? Qu’a-t-il en lui d’universel qui fait que nous nous trouvons dans les pages qu’il a écrites ? Florence Naugrette, universitaire et historienne du théâtre, nous éclaire à la lumière d'une double actualité.
Avec Florence Naugrette, Professeur à l'Université Paris-Sorbonne, historienne du théâtre.
On aime Paul Claudel. On aime la rugosité de ses pièces, on aime son écriture rocailleuse, boueuse, torrentielle, on aime la folie, l’aveuglement de ses héros, leur course poursuite vers un destin qui épouse le pire, leur façon de se heurter les uns contre les autres comme des idées qui s’affrontent violemment. On aime ce que l’auteur déploie de mysticisme, d’éros, de pulsion de mort. On l’aime, enfin, comme on aime Shakespeare, Corneille, Marcel Proust : passionnément.
Alors que deux de ses pièces sont à l’affiche cette saison - L’Echange au TNP de Villeurbanne jusqu'au 22 décembre dans une mise en scène par Christian Schiaretti et Partage de midi, portée sur le plateau du Théâtre de la Ville Abbesses à Paris du 29 janvier au 16 février par Eric Vigner - Paul Claudel entre tumultueusement dans notre émission. C’est l’occasion pour nous de revenir vers une écriture, un monde, un auteur, héritier de Rimbaud, père de Bernard Marie Koltès, mort depuis 1955, mais qui n’en reste pas moins vivant dans la moindre de ses phrases.
Coup de fil à une Scène Nationale : notre encyclopédie vivante du théâtre s’acheminera, dans ses dernières minutes, vers La Comète, Scène Nationale de Châlons-en-Champagne, avec son directeur Philippe Bachman.
- Professeur de littérature française à l'Université Paris-Sorbonne