Vienne, la ville de l’esprit
Vienne, ville-mondes, escale 2. Souvent subversifs, parfois mélancoliques, toujours ironiques, les artistes y cultivent une très ancienne tradition : celle d’un certain esprit viennois.

Production : Christine Lecerf - Réalisation: Véronique Vila (en 2011 : Marie-Christine Clauzet) - Technicien: Eric Boisset - Mixage : Alain Joubert
(à partir de l’émission du 13.11.2011)
L’esprit de Vienne a toujours été associé à celui la musique. Haydn, Mozart, Schubert, Mahler, Schönberg, les nombreux musiciens hantent la ville. Tous y ont leur plaque, leur rue, leur place, leur maison. Mais le génie musical, à Vienne, s’exprime aussi dans la poésie, dans la philosophie, dans cette incurable joie de vivre même par temps sombre. Souvent subversifs, parfois mélancoliques, toujours ironiques, les artistes y cultivent une très ancienne tradition : celle d’un certain esprit viennois.
**Avec :
**Friedrich Cerha, compositeur
_Arno Geiger, _écrivain
Bernhard Leitner** , architecte sonore
Friederike Mayröcker, poétesse**
Robert Menasse** , écrivain
Georg Stefan Troller, journaliste, scénariste du film Welcome in Vienna
Et la voix d’Elfriede Jelinek, écrivain, prix Nobel de littérature en 2004
Héritier de l’Ecole de Vienne, Bernhard Leitner _ veutémanciper le son de la musique. Ses architectures sonores tridimensionnelles redessinent l’espace, même celui qui se trouve à l’intérieur de notre tête. _Friedrich Cerha est l’exemple même du moderne viennois. Ouvert aux sciences et peintre à ses heures, il compose depuis plus de trente ans sous l’exacte dictée de ses rêves. A près de quatre vingt dix ans, retirée dans sa minuscule mansarde, Friederike Mayröcker _ est la voix poétique par excellence. Elle écrit comme elle vit, entre euphorie et mélancolie. _Elfriede Jelinek nous confiait lors du l’obtention de son Prix Nobel, en 2004, combien elle se sentait viennoise, au sens poétique du mot, écrivant dans cet écart, où la langue l’entraîne et où elle entend bien rester. Le philosophe Franz Schuh est le penseur viennois par excellence, un « joyeux mélancolique » qui se plaît à dissoudre les réponses sous un amoncellement de questions. Arno Geiger n’a pas connu la chute de l’empire austro-hongrois ni les heures sombres de l’Autriche nazie. Il n’en a pas moins vécu la fin d’un monde, quand le rideau de fer est tombé à quelques kilomètres de la capitale autrichienne. Vienne est alors redevenue pour lui ce qu’elle a toujours été : un lieu idéal pour tourner en rond. _Robert Menasse doit sans cesse fuir Vienne pour créer cette distance ironique et critique, sans laquelle il n’écrirait pas. Dans son atelier de la Girardigasse, il fume cigarette sur cigarette, conscient d’appartenir à cette seconde génération, venue après la Shoah et le retour des survivants. _Georg Stefan Troller a quitté Vienne un jour de novembre 1938. Lui, qui n’a jamais pu revenir s’y établir, incarne peut-être de la plus belle des manières la vitalité de l’esprit viennois. **
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