Commençons cette émission du jeudi par un petit tour d’horizons de nouvelles de la la semaine liées à l’histoire et aux archives puisées sur le net, dans les revues ou les journaux.Nous avions annoncé ici même il y a deux semaines la démission de quinze membres du jury d’histoire de l’agrégation , protestant contre la nomination d’un inspecteur général de l’éducation nationale à la tête du jury, en lieu et place d’un universitaire.La protestation a trouvé un relais sur le net avec une pétition en ligne proposée par des historiens universitaires. Ce texte de soutien aux membres du jury de l'agrégation d'histoire a déjà été signé par des enseignants-chercheurs et chercheurs pour la plupart, mais pas seulement.L'adhésion des collègues des classes préparatoires et de l'enseignement secondaire, comme de tous ceux qui ne se résolvent pas au déclin de la formation disciplinaire des enseignants et aux décisions autoritaires d'un autre âge, est tout aussi bienvenue.A ce jour, la pétition a recueilli 666 signataires…http://www.petitions24.net/a/59653De l’histoire et de son enseignement il est forcément question dans l’entretien croisé que donnent , dans le Figaro littéraire de ce matin, le comédien Lorant Deutsch, auteur , après le métronome, d’Hexagone et le journaliste Jean Sévillia , qui vient de publier une histoire passionnée de la France. Après avoir vanté le « miracle vivant » qu’est la France, Lorant Deutsch fait le reproche à l’enseignement de l’histoire de gommer la chronologie et les grandes figures. « C’est en dépit du bon sens » ajoute-t-il, « cela ne donne pas envie, c’est même à dégoûter, car l’histoire de France c’est avant tout la plus belle des histoires ». Et quand on lui demande comment aborder dans l’enseignement les pages les plus sombres de l’histoire de France, le comédien répond : « faire un procès à l’histoire de France , c’est complètement anachronique, et c’est surtout se tirere une balle dans le pied. L’histoire de France, c’est un mode d’emploi formidable, surtout pour les nouveaux arrivants. Ne leur enseigner que les défauts ? Il faut aussi donner envie. LMorand Deutsch est rejoint sur ce point - qui s’en étonnerait ?- par Jean Sévillia, auteur rappelons-le de Historiquement correct : « Il y a de très belles pages dans notre histoire, je ne vois pas pourquoi on a tendance à noircir le tableau. »Un entretien croisé à retrouver dans le Figaro littéraire d’aujourd’huiDepuis le succès du métronome, Lorant Deutsch est suivi à la trace par un groupe de jeunes historiens qui l’interpellent sur sa vision du passé de la France. A peine publié son « Hexagone » qui tente d’appliquer la recette du Métronome à l’ensemble de la France, ceux qui le qualifient d’historien de garde considèrent que le fond de ce livre est encore plus problématique que celui du précédent. Dans un billet de blog, http://www.leshistoriensdegarde.fr/lorant-deutsch-croix-croissant/ils choisissent de critiquer un chapitre sur la bataille de Poitiers « Le Croissant et le Marteau ». . Christophe Naudin lit, ligne à ligne, le texte de Lorant Deutsch, en critique les présupposés, les références, le vocabulaire avant d’en citer un extrait éclairant quant aux intentions de l’auteur « Je le sais bien, la bataille de Poitiers, le Croissant contre la Croix, l’union sacrée des chrétiens et des païens contre l’envahisseur musulman dérangent le politiquement correct. On voudrait une lutte moins frontale, davantage de rondeurs, un christianisme plus mesuré, un islam plus modéré… Alors pour nier ce choc des civilisations6, certains historiens ont limité la portée de la bataille remportée par Charles Martel. Mais non, disent-ils, on ne peut pas parler d’une invasion, ce fut à peine une incursion, une razzia destinée à dérober quelques bijoux et à enlever les plus girondes des Aquitaines. Charles Martel s’est énervé un peu vite, il aurait dû attendre quelques semaines et les Arabes seraient sagement rentrés chez eux, en Espagne. ». Et Christophe Naudin de commenter : Lorant Deutsch caricature« avec ironie et un grand mépris la position scientifique d’historiens dont il ne cite même pas le nom (y compris dans la bibliographie). » gageons que cette polémique, à peine entamée, va se poursuivre les semaines à venir… et pourquoi pas à aux rendez-vous de l’histoire de Blois en fin de semaine prochaine.A Blois, où a été trouvé par un amateur de généalogie, une archive qui montre, au grand désespoir de Lorant Deutsch et de Jean Sévillia, combien la Révolution a pénétré profondément dans le corps social. Le généalogiste créateur du site « Généablogique » a scanné un document de 1793 : et l’a retranscrit , pour ceux qui n’ont pas pris de cours de paléographie. Que dit-il ce document ? http://geneablogique.blogspot.fr/2013/10/un-changement-de-nom-en-1793.html"Aujourd'hui septième jour du second mois de la République française [...] devant nous Jacques Toreyant membre du conseil Général de la commune de Blois [...] est comparu Guillaume LEROY dit D'ARTOIS, vétéran national de la 5éme compagnie en garnison dans cette ville, lequel nous a déclaré qu'il est né en la paroisse de Notre Dame de Aire en Artois, département du Pas-de-Calais, qu'il a pour nom "Leroy" çi-dessus désignés, auquel il déclare (?) renoncer pour prendre celui de "Pierre André SansCulottes" lesquels noms lui ont été donnés par Pierre Dorion, cordonnier en cette commune, et Marguerite Ponteney, épouse de Pierre Recapé, sous-lieutenant de la Garde Nationale soldée de la commune Saint Gilles, district de Challans, département de Vendée......"Et le blogueur généalogiste de commenter : « Effectivement, en 1793, la France est en pleine reconnaissance de la "sans-culotterie", il était surement mieux vu de s'appeler "Pierre André SansCulotte", que "Guillaume LEROY".Par contre, en 1794, avec la chute de Robespierre et sa décollation, les "Sans-Culotte" perdent leur influence, ainsi que leur pouvoir, alors qu'est donc devenu ce Pierre André SansCulottes ? Mystère....Un mystère, comme l’était jusqu’à il y a peu ces fossés découverts par un promeneur dans la forêt près de Blois, au Chambon sur Cisse. . Alain Gauthier, chasseur de champignons, tombe dans les années 8O sur une baionnette des années 1860. Il enquête , arpente les lieux et finit par dresser un plan de ce qui s’avère être une tranchée. Quoi ? Une tranchée ? du côté de Blois ? La Nouvelle République nous raconte l’histoire.http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Actualite/Politique/n/Contenus/Articles/2013/09/27/Des-tranchees-de-la-guerre-dormaient-sous-la-foret-1628320 Il semble que les soldats du 113 eme régiment basé à Blois avaient construit une base d’entrainement pour se préparer au front, la seule base d’entrainement retrouvée à ce jour en France. Et la NR de conclure que les efforts de cet historien amateur ont été récompensé car la Mission du Centenaire de la Grande guerre vient de labelliser ce site du Chambon sur Cisse..