Pour commencer cette émission, faisons un petit tour des nouvelles relayées cette semaine sur le Net par les réseaux sociaux.
Le Journal officiel nous a appris hier que l’historien Jean-Pierre Azéma, spécialiste de la seconde guerre mondiale, venait d’être nommé par arrêté du 27 juin, président du comité historique de la mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales. Un comité qui doit coordonner la commémoration du 70 ème anniversaire du débarquement avec celle, plus vaste, du centenaire du déclenchement de la grande guerre.
De centenaire il en était question cette semaine à Dakar avec le colloque organisé par les archives du Sénégal pour célébrer leur centenaire. Pourtant le Sénégal n’existait pas en tant que tel en 1913, mais c’est bien le 1er juillet 1913 que le gouverneur général William Ponty signait l'arrêté créant des dépôts d'archives au gouvernement général de l’Afrique Occidentale Française dont la capitale était Dakar.
http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/static/6699
http://www.ica.org/14675/actualits-et-vnements/clbration-du-centenaire-des-archives-du-sngal.html
Pendant trois jours cette semaine, archivistes et historiens des archives ont réfléchi à l’usage et à la conservation de ces archives aujourd’hui.
Conserver, mais aussi communiquer. A en croire une lettre ouverte publiée dimanche dans le nouveau journal « L’Opinion » cette mission de communication n’est plus totalement remplie par le service historique de la défense au fort de Vincennes près de Paris.
Matthieu Comas, historien amateur spécialiste de l’aviation de chasse en 1940, estime dans cette lettre ouverte que les « grouillots passionnés » de son type comme il se qualifie lui-même, sont progressivement éjectés du centre des archives de Vincennes. « Il faut maintenant prendre rendez-vous près d'un mois à l'avance pour obtenir un maximum de cinq cartons facilement avalés en une demie journée (quand ce sont les bons qui sont livrés). Une situation excluant de facto les provinciaux et ceux ayant une vie professionnelle normale, ce qui est le cas de la plupart d’entre-nous ». écrit Matthieu Comas dans sa lettre ouverte publiée par « l’Opinion ». Il ne croit pas à la raison invoquée du manque de personnel et propose de créer une plate-forme collaborative qui rassemblerait les clichés faits par les chercheurs eux-mêmes, une numérisation collective des fonds qui permettrait aux chercheurs de consulter les archives numérisées à distance. Et cet amateur d’en appeler pour finir au futur patron du Service Historique de la défense pour que ça change.
Ouvrir, pas ouvrir les archives. Sur le cas d’Adolf Eichmann, le criminel de guerre nazi dont on a reparlé récemment avec le succès du film de Margareth Von Trotta sur Hannah Arendt, la justice administrative allemande vient de refuser la levée totale du secret autour des archives des services secrets allemands à propos de la fuite d’Eichmann en Argentine. Un journaliste du quotidien à grand tirage « Bild », qui avait révélé en 2011 que les services secrets allemands savaient dès 1952 où et sous quelle identité était caché Eichmann, voulait que le dossier d’archives soit totalement ouvert. La cour administrative fédérale l’a refusé jeudi 27 juin, ce qui a été jugé regrettable par un certain nombre d’observateur nous expliquait le Monde en fin de semaine dernière.
Un dernier mot pour vous signaler toujours dans le Monde l’article récent de Florence Evin sur le Patrimoine mondial. Alors que l’Unesco vient d’ajouter cette semaine 19 nouveaux sites à sa liste , portant ainsi à 981 le nombre de sites classés, alors qu’un comité scientifique de seize membres a été installé hier par le Conseil général de l’Aude pour déterminer si la valeur universelle exceptionnelle des sites du pays cathare permettrait d’aboutir à un classement au patrimoine mondial, Florence Evin dans le Monde s’inquiète de l’inflation de candidatures et de l’impact du tourisme mondialisé sur des sites fragiles. D’autant que les guerres ont été cette année catastrophiques pour certains de ces monuments ou lieux classés, au mali comme en Syrie. Et le Monde de conclure cet article sur l’inquiétude de Jad Tabet, vice président de patrimoine sans frontières et expert à l’Unesco : « Presque mille sites inscrits aujourd'hui, 2 000, 3 000 demain ? Et après, si on n'est pas capable de les préserver qu'arrivera-t-il ?".