Hier un de nos auditeurs s’est ainsi ému sur ce groupe de la déclaration de François Hollande devant les deux chambres à Alger, et plus particulièrement de cette phrase: "Je viens dire ce qu'est la vérité, ce qu'est l'Histoire." Phrase présomptueuse qui devrait faire frémir plus d'un historien sérieux car François Hollande avait bien précisé, avant d’être élu, que ce n’était pas aux homes politiques de dire l’histoire. Or François Hollande a bien dit « La vérité je vais la dire ici, devant vous avant de dénoncer les 132 ans de la colonisation français en Algérie. Mais il s’est bien gardé , dans un discours balancé qui valorisait à la fois le combat des Algériens pour l’indépendance, et les français d’Algérie, , instituteurs, médecins, architectes, professeurs, artistes, commerçants, agriculteurs qui, avec le peuple algérien, avaient su nouer, dans des conditions difficiles, intolérables parfois, des relations tellement humaines de dire l’histoire. , de dire l’histoire en précisant que c’était les historiens qui devaient l’écrire : Connaître, établir la vérité, c'est une obligation, et elle lie les Algériens et les Français. Et c'est pourquoi il est nécessaire que les historiens aient accès aux archives, et qu'une coopération dans ce domaine puisse être engagée, poursuivie, et que progressivement, cette vérité puisse être connue de tous.La paix des mémoires, à laquelle j'aspire, repose sur la connaissance et la divulgation de l'histoire. » En disant cela le président français renvoie la balle dans le camp algérien qui n’a pas, loin de là, ouvert toutes les archives sur cette période.Celui qui se qualifie de premier quotidien économique du Maroc, l’ Economiste, nous a alerté cette semaine sur la longue agonie des archives du Maroc. Car si la loi sur les archives a cinq ans cette année , les décrets d’application ne sont pas parus et les crédits promis par l’Union européenne pour aider à créer le bâtiment ne sont pas parvenus en raison de l’’incurie administrative. Faire face aux aspects les plus difficiles d’une mémoire nationale est en tout cas difficile, comme le note, Maya Zoltowska, la correspondante de Libération en Pologne ce matin. Un thriller polonais, réalisé par Wladyslaw Pasikowski, s’intéresse dans un film qui divise la classe politique au massacre des juifs de Jedbwane en 1941. Un massacre dont en sait, depuis le livre de l’historien Jan Gross, qu’il n’a pas été commis par les nazis comme on l’avait raconté pendant longtemps mais par les voisins polonais. Andrzej Wajda et Roman Polanski l’ont salué mais les médias de droite l’ont traité d’antipolonais. Avant qu’un historien ; Krzysztof Persak ne vienne au secours du réalisateur en disant que ce film était conforme à la vérité historique.Un petit mot pour finir sur les numérisations d’archives variées qui permettent à tous de consulter, de loin, des documents : en vrac vous pouvez desormais lire à distance les manuscrits de la mer morte, la presse belge des deux guerres, le journal « Le breton socialiste » publié entre 1929 et 1940 par la fédération SFIO du Finistère numérisé par les archives du Finistère ainsi que 3400 rapports des missions archéologiques françaises à l’étranger.
De la lecture donc pour la période des fêtes…