Sélection | Retrouvez chaque samedi la sélection hebdomadaire des programmes de France Culture à réécouter.

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Bonjour à toutes et à tous,
Le 26 avril 1986, à 1 h 23 du matin, le quatrième réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait, provoquant une catastrophe humaine et écologique sans précédent. Trente ans plus tard, en Ukraine, deux millions de personnes vivent encore dans des zones contaminées. Dans d'autres zones interdites d'accès, comme la "forêt rouge" qui entoure la centrale, si la nature a repris ses droits, les animaux n'en souffrent pas moins de tumeurs et de maladies. La menace est d'autant plus pernicieuse qu'elle est invisible : il faut voir les demeures abandonnées, vidées de leurs habitants, pour saisir l'ampleur du cataclysme radioactif. Trois décennies après, l'accident pèse toujours sur les consciences collectives, et ce triste anniversaire vient rappeler qu'une épée de Damoclès en uranium est suspendue au dessus de nos têtes alors que le monde, et en particulier la France, continue de vivre au nucléaire. Et si le silence et les non-dits sont de mise lorsqu'il s'agit de parler de l'atome, on peut pourtant bel et bien écouter le son que produit le danger nucléaire. Allez, on vous souhaite de bonnes écoutes sur les ondes (positives plutôt que radioactives) de France Culture. Pierre Ropert
COMPRENDRE

Défendre les défenses. “Le braconnage ne tue plus uniquement des éléphants, il tue aussi des hommes.” La forte demande d’ivoire venue d’Asie a fait du braconnage une véritable industrie, orchestrée par des réseaux criminels. Pour les affronter, les éco-gardes, en sous-effectifs, doivent maintenant s'équiper avec du matériel militaire afin de protéger les 450 000 éléphants restants en Afrique. 50 000 d'entre eux seraient tués chaque année. (Cultures Monde, 50 min)
"Rien ne presse du côté du ciel", dit l'adage. Le Vatican a en effet l'habitude de travailler sur le temps long et ce à tous les niveaux de sa diplomatie, qu'il s'agisse d'arbitrages, de dénonciations (occupation des territoires palestiniens et des lieux saints) ou encore de condamnations (atteintes aux droits de l’homme). Le Pape François, qui semble avoir mieux compris que ses prédécesseurs les enjeux de la mondialisation, mène quant à lui ses réformes à une cadence effrénée : une stratégie qui déstabilise tout le monde. (Les Enjeux internationaux, 8 min)
Anciennes blessures du nouveau monde. Il y a 160 ans, le Canada a pratiqué une politique d’assimilation forcée et envoyé 150 000 enfants amérindiens dans des pensionnats afin de leur inculquer les "valeurs européennes". Plus de 4 000 enfants y sont morts. Encore aujourd'hui, ces humiliations ont laissé des traces dans la population amérindienne. Le Canada veut, enfin, tenter de réparer l'irréparable et panser les plaies de ce "génocide culturel" dont il vient d'être reconnu coupable. (Le Magazine de la rédaction, 58 min)
APPRENDRE

Objets littéraires bien identifiés. “Ce qui est commun pour la grande majorité des récits c’est une structure, et ce qui diffère, c’est la chose décrite. [...] Il y a, par exemple, toujours une chute censée garantir la crédibilité du témoin.” Arnaud Esquerre s’est plongé dans plus de 1 500 témoignages conservés par le CNES, ceux de personnes affirmant avoir été témoins de phénomènes aériens non identifiées, les fameux ovnis. En analysant les comptes-rendus, le sociologue a fait un curieux constat : tous ces récits ont la même structure narrative. (La Suite dans les idées, 28 min)
Pop corn. "D’une façon un peu macabre, le public se réjouit de la mort d’une pop star, parce que quelque part c’est le but de cette pop star. A force d’avoir son égo gonflé par la célébrité, elle doit aussi redevenir ce qu’elle était : un homme.” Le statut d'icône pop interroge : quel est son rôle ? Et est-ce sa capacité à transcender les genres, qu'ils soient musicaux ou sexuels, qui la définit ? (La Grande Table, 27 min)
Il mème un peu, beaucoup... Du “Grumpy Cat” au “Gnagnagna” d’Alain Finkielkraut, en passant par la mort de Marion Cotillard dans The Dark Knight Rises, détournée à l'envie sur les réseaux sociaux, qu’est-ce que le “mème”, cet objet culturel souvent humoristique qui se répand massivement sur Internet ? Le mot, inspiré du grec "mimesis", “imitation”, a été inventé par le biologiste Richard Dawkins dans les années 70. Il postulait que, comme les gênes transmettant des caractéristiques biologiques, il existe des éléments culturels qui passent d’une personne à l’autre et peuvent être soumis à des mutations. (L'Alphabet numérique, 14 min)
DÉCOUVRIR

Derrière le (quatrième) mur. Cette semaine a marqué le grand retour de la série Game of Thrones sur les écrans. Nul besoin d'être un spectateur assidu pour s'interroger sur les lieux de tournage de cette série qui s'ouvre d'emblée sur une carte, guidant le spectateur sur deux continents (Westeros et Esos), divisés en plusieurs royaumes. Découverte de frontières réelles et frontières virtuelles, à travers une balade en Irlande du Nord devenue, dans l’imaginaire collectif, Winterfell. (Sur les Docks, 55 min)
Journaleur et chantiste. Quand un critique de rock reconnu, Philippe Barbot, “journaleur-chantiste" selon ses propres mots, finit par rendre publique la musique qu’il pratique depuis l’adolescence, cela donne des chansons marquées par les influences de Gainsbourg, Bashung et de la musique anglo-saxonne. Deux albums à texte, où le musicien joue au veilleur de nuit ou au mateur de jambes. (Chanson Boum, 59 min)
Moment de bascule. Fine fleur du théâtre, Julie Bertin se saisit du passé pour mieux comprendre le présent. Pour analyser le temps actuel, sur lequel il n'y pas de recul possible, elle s'intéresse aux moments de transition de l'Histoire, tels la chute du Mur ou le changement de millénaire. Entretien avec la fondatrice de l'enthousiasmant “Birgit Ensemble”, pour qui la formule de Gramsci, "il faut toujours accompagner le pessimisme de l’intelligence par l’optimisme de la volonté", semble avoir été écrite. (Une saison au théâtre, 30 min)
LA CITATION
Cervantès est mort il y a 400 ans. La critique littéraire Marthe Robert analyse son oeuvre d'un point de vue historique et psychanalytique (Les Nuits de France Culture, 50 min) :
“Cervantès dépeint Don Quichotte comme l’écrivain épris d’idéal, de perfection, de beauté et qui se trouve en conflit avec lui-même, l’homme d’action, l'homme rationnel. [...] Don Quichotte c’est le désir et Cervantès c’est le bon sens qui juge l’impossibilité du désir.”
C'est samedi ! Enfin du temps pour gérer vos factures et vos comptes. Non ? Alors penchez-vous plutôt sur ceux des autres : avec trois carnets dénichés dans une brocante, datés de 1949, 1950 et 1964, la Fabrique de l'Histoire (53 min) analyse la vie d'une famille pendant les Trente glorieuses, son désir de confort et de modernité. On vous souhaite un très bon week-end, aussi confortable et moderne que possible !