Après Michel Legrand, Vladimir Cosma ou encore Jacques Tati, écoutez Bertrand Tavernier fouiller dans ses émois de spectateur et ses souvenirs de metteur en scène (ou l'inverse) pour évoquer des décennies de musique de film. Une archive de 1984 qui vous fera remonter dans l'histoire du cinéma - et de sa bande son.<source type="image/webp"
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alt="Bandeau archives" class="dejavu " data-dejavu-src="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2015/09/d9de8e7f-578f-11e5-81cf-005056a87c89/838_bandeau-mv.jpg" width="650" height="9"/>Bandeau archives•
Crédits : Radio FranceEpisode 5/5 - Bertrand Tavernier : "La même vibration tragique chez Romy Schneider que chez Verdi"
Avez-vous déjà entendu Bertrand Tavernier raconter une séance à la Cinémathèque, l'émotion qui voyageait entre ses oreilles à l'écoute d'une B.O. ou encore son expérience de stagiaire chez Melville ? A l'occasion d'un entretien consacré à la musique de film le 2 mai 1984 sur France Culture, celui qui fût aussi critique de cinéma livrait nombre d'anecdotes et souvenirs vivaces à Noël Simsolo dans "Tavernier sans images".
Tavernier, qui comparait les acteurs à des instruments de musique, raconte s'être emparé du travail sur les bandes son à partir de la fin du tournage de "La mort indirecte". Et qu'il a d'abord commencé par trouver, longtemps, la musique de film "très mauvaise et très lourde". Voici un large extrait de Tavernier qui fouille dans sa filmographie (et celle des autres) :
Bertrand Tavernier en 2010•
Crédits : Ronald Grant / Mary Evans
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Sipa
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1h39
"Bertrand Tavernier sans images" le 01/05/1984
Archive INA - Radio France
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Crédits : Radio France **Episode 4/5 - En studio avec Vladimir Cosma pendant l'enregistrement d'une musique de film (1974)**
Vous êtes plutôt "Diva" de Jean-Jacques Benneix (qui lui valût le César de la meilleure musique originale de film en 1980), "Le Grand blond avec une chaussure noire", "Le Bal" d'Ettorre Scola (nouveau César, en 1984) ou bien "Les Aventures de Rabbi Jacob" (en 1973 par Gérard Oury... et voilà, [la bande son de Rabbi Jacob](https://youtu.be/QSbqXDsGOOs) vous trotte déjà en tête). Au sujet de Rabbi Jacob, le compositeur racontera plus tard que c'est moins Gérard Oury qu'il était anxieux de convaincre, que De Funès lui-même. Pianiste de bar avant de faire l'acteur, Louis de Funès impressionnait le jeune Cosma qui lui avait joué la mélodie principale du film du bout des doigts sur un piano droit. Feu vert de De Funès, le film deviendra un succès, et sa musique avec.
C'est la rencontre de Michel Legrand qui sera décisive pour [la carrière du violoniste Cosma](http://www.francemusique.fr/personne/vladimir-cosma). Il devient compositeur de musiques de film en 1966, trois ans après être arrivé en France de sa Roumanie natale. Le succès est rapide, car la musique de film trouve justement son essor à cette période. En cinq ans, il signe une vingtaine de films à partir de sa première expérience au cinéma, chez Yves Robert..
En 1974, Vladimir Cosma est invité sur France Culture à l'occasion d'une émission consacrée à ce nouveau genre. Ecoutez-le dans "Cinémagazine", le 9 novembre 1974 , avec en prime un reportage en studio durant l'enregistrement d'une nouvelle composition :
Vladimir Cosma en 2009•
Crédits : Philippe Sautier
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Sipa
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7 min
[EXTRAIT] Vladimir Cosma en 1974 sur ses débuts en musique de film
Et pour réécouter toute l'émission "Cinémagazine" du 9 novembre 1974 entièrement dédiée à la thématique de cette série, c'est par ici dans les archives de France Culture :
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45 min
[INTEGRALE] Vladimir Cosma dans "Cinémagazine" le 09/11/1974 sur France Culture
Archive INA - Radio France
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Crédits : Radio France **Episode 3/5 - Michel Legrand en 1970 : "On nous a dit que l'idée des "Parapluies de Cherbourg" était grotesque"**
Lorsqu'Emile Noël interroge Michel Legrand sur son inspiration en 1970 sur France Culture, celui qui a déjà composé la musique originale de nombreux films dont "Vivre sa vie" de Godard (1962), "Le Joli mai" de Chris Marker (1962) ou "Les Parapluies de Cherbourg" (1964), a cette curieuse métaphore : ses musiques seraient comme autant de "*mélodies qui jaillissent comme une maladie qui sortirait d'un abcès* " . La faute à son caractère "*romantique* ", affirme Legrand.Ecoutez-le raconter ce 2 mars 1970 sur France Culture la création avec Jacques Demy des "Parapluies de Cherbourg", dans l'émission "Profils" :
Michel Legrand et Jacques Demy au festival de Cannes en 1970•
Crédits : Sipa
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2 min
Michel Legrand sur la création des "Parapluies de Cherbourg" sur France Culture le01/03/1970
Voici l'émission "Profils" diffusée le 2 mars 1970, l'année de la naissance de "Peau d'âne" et de son [cake d'amour](https://www.youtube.com/watch?v=-9dQysBGyPw) :
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31 min
Michel Legrand, invité de "Profils" sur France Culture le 02/03/1970
Et pour se remettre la comédie musicale dans l'oreille (et la garder dans la tête toute la journée), c'est par ici :
Archive INA - Radio France
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Crédits : Radio France **Episode 2/5 - "L'ingénieur du son, ce personnage redoutable", par Georges Auric, le compositeur de la musique de "La Belle et la bête" (1946)**
Le compositeur Georges Auric signait sa première musique de film avec "Le Sang d'un poète" de Jean Cocteau. Ce film remonte à 1930, date à laquelle Auric situe les débuts de ce qu'il appelle "*musique cinématographique* ". Il décrit dans plusieurs archives le très mauvais accueil que lui firent ses amis lorsqu'il leur annonça participer au film de Cocteau. Ecoutez-le ainsi le 1er avril 1953 dans l'émission "La parole est à la nuit" :
Le compositeur Georges Auric•
Crédits : Mary Evans
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Sipa
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2 min
Georges Auric sur la musique du film "Le Sang du poète" le 01/04/1953
Sept ans plus tôt, l'ORTF captait déjà une conférence du même Auric sur les musiques de film, donnée dans le cadre du festival René Clair. Je vous la glisse ici pour la bonne bouche (la bonne oreille ?). Vous y entendrez en effet le compositeur persifler sur l'ingénieur du son, "*personnage redoutable* " et grand pourvoyeur d'ennuis pour tout compositeur de musique de film qui se respecte.
Ce document d'archive du 1er juin 1946 éclaire l'histoire de l'industrie du cinéma. A l'époque, Auric reprochait en particulier aux cinéastes les délais laissés pour composer une musique de film. Jusqu'à sa dernière BO, en 1975 (pour la série télé "Les Zingari") il en signera au total une petite centaine :
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5 min
[EXTRAIT] Conférence de Georges Auric le 01/06/1946 sur la musique de film
Archives INA - Radio France
Bandeau archives•
Crédits : Radio France
**Episode 1/5 - Jacques Tati : "Un compositeur n'a pas à venir souligner mes images, il fait sa création pour lui"**
Quand la version restaurée de "PlayTime" est sortie en 2014, la musique originale du film de Jacques Tati a bien sûr été conservée. Elle est signée Francis Lemarque, et vous pouvez la réécouter dans la bande annonce que voici :
A la sortie du long métrage, en 1967, Jacques Tati avait été interrogé sur France Culture sur son rapport à la musique d'un film. C'était le 25 décembre 1968, dans l'émission "La musique et les hommes". Il expliquait alors combien il lui apparaîtrait irrespectueux de commander à un compositeur une musique en appoint de ses images, comme si la commande se résumait à "*souligner [ses] images* ". Et comment il a pris l'habitude de fouiller dans un cheptel de musiques déjà achevées, à la recherche du thème qui ferait le mieux écho aux images qu'il avait tournées.
Vous avez peut-être eu la chance de découvrir cet entretien, exhumé par Matthieu Conquet et Meryll Moneghetti dans ["Continent Musiques" le 18 décembre 2015](http://www.franceculture.fr/emission-continent-musiques-a-quatre-mains-avec-bruno-fontaine-et-leo-duroy-2015-12-18). Voici un extrait plus long d'où était tiré cette archive :
Jacques Tati pendant le tournage de PlayTime entre 1964 et 1967•
Crédits : Radio France
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6 min
[EXTRAIT] Jacques Tati le 25/12/1968 sur la musique de "PlayTime"
Pour redécouvrir comment Jacques Tati évoquait son travail, vous pouvez l'intégrale de cet entretien au micro de Joëlle Witold en 1968 :
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54 min
[INTEGRALE] La musique et les hommes, 25/12/1968 avec Jacques Tati
Archive INA - Radio France
Et pour réécouter "Continent Musiques" le 18 décembre avec Bruno Fontaine et Léo Duroy, jetez une oreille par ici :