Vous reconnaissez-vous dans le clivage Droite/Gauche ? Est-il encore pertinent pour décrire l'espace politique français ?
-Je ne m'y reconnais pas dans la mesure où ce clivage, contestable dès l'origine, a été dépassé par plusieurs thèmes qui me semblent centraux : l'Europe, l'interventionnisme économique, le caractère unitaire / multiculturel de notre société... transcendent le clivage et divisent au sein des partis . (Nicolas Sachot)
-Pour ma part, je me reconnais encore clairement dans ce clivage droite / gauche et je considère que les valeurs portées par les deux parties sont différentes. Néanmoins, j’ai parfaitement conscience qu’en matière économique, notre dépendance vis-à-vis de l’Union européenne rend indifferenciable les différentes mesures économiques de la gauche et de la droite dite traditionnelles , à savoir du PS et de l’UMP, et je suis intimement persuadée que si la gauche avait été au pouvoir pendant la crise, elle ne l’aurait pas gérée différemment . Néanmoins en terme de valeurs et de libertés, j’ai été choquée par le rapport de la droite à l’immigration et a la sécurité : pour moi, a ce niveau le clivage est encore pertinent. (Melissa Crognier)
-Je ne m'y reconnais pas vraiment. Si la gauche est vraiment de gauche - du moins dans le discours - ce n'est pas vraiment le cas de la droite. Alors que cette dernière est historiquement plurielle, elle fait depuis quelques années la part belle au tout-Etat et les courants minoritaires ont été effacés. Où est la droite libérale, celle qui croit en l'individu et en l'économie de marché, fière de ses valeurs ? (Ludovic Lea)
-Le clivage Droite/Gauche est encore pertinent pour décrire l'espace politique français car on voit bien, et notamment dans cette campagne, que les différences d'idées entre les deux "camps" sont très marquées, surtout sur les thèmes de société comme le mariage homosexuel et l'adoption mais aussi sur l'euthanasie ou le vote des étrangers. Je me reconnais parfaitement dans ce clivage car pour moi la société ne dois pas être renfermée sur elle-même et conservatrice mais plutôt tolérante et elle doit favoriser l'égalité entre les citoyens, peu importe leurs différences. (Florent Vautier)
-Le clivage droite-gauche existera tant qu'il existera des individus exploitant le travail d'autres individus, qui estiment à ce titre-là apporter davantage à la société et se permettent de contribuer par l'impôt dans une moindre proportion de ses revenus que les personnes qu'ils exploitent. (Sébastien Gunther)
-Je pense que le clivage droite/gauche est toujours présent aujourd'hui et qu'il y a des différences profondes entre les deux courants de pensée . Par contre, je ne sais pas si on peut dire qu'il est toujours très pertinent pour décrire l'espace politique français, en effet avec le plus gros parti de droite, l'UMP qui se "droitise" de plus en plus et le plus grand parti de gauche qui ne compte pas répondre à la crise avec un réel projet de gauche mais qui se "droitise" lui aussi. Il y a toujours une différence mais je crois que les partis qui l'incarnaient ont changé de place sur l'échiquier politique. (Armelle Debuc)
- Oui, les enjeux sur lequel il porte ont juste évolué avec le système. Par exemple, aujourd'hui, l'un des enjeux majeurs de ce clivage est l'opposition entre les partisans de la mondialisation libérale et les défenseurs de l'altermondialisme . La différence me paraît toujours indépassable entre ceux qui font l'éloge du capitalisme actionnarial et ceux qui le contestent fermement. (Jeanne Toutous)
-Je ne me reconnais pas vraiment dans le clivage droite/ gauche. Même si je penche vers la gauche quand je suis confrontée au choix, il y a vraiment un manque clair d'alternative puisque les stratégies électorales ou d'image l'emportent sur le fond. (Youna Lanos)
-C’est aujourd’hui un clivage d’apparence. Gauche et droite nourrissent des orientations certes différentes mais dans les faits c’est sur la personnalité d’un candidat et non sur son programme que se décide le vote. On ne reconnaît plus dans le Parti Socialiste les valeurs fortes de la gauche tandis que la droite nourrit en permanence des relations malsaines avec les extrêmes . La frontière semble en réalité s’être déplacée vers la droite. Etant de gauche je me reconnais plus désormais dans les idées de la candidate Eva Joly ou celles de monsieur Mélenchon que dans celles de monsieur Hollande. (Anonyme)
-Je ne m'y reconnais pas vraiment. C'est un clivage utile et pertinent surtout d'un point de vue économique, or ce qui m'intéresse le plus au niveau politique c'est l'évolution des lois libérales au sens pur du terme, car offrant plus de liberté. J'entends par là les lois culturelles et sociales comme par exemple la légalisation de l'IVG . J'estime qu'un clivage autour des questions sociales me semble plus intéressant qu'un clivage économique. (Jade Flinois)
-Je ne me reconnais pas dans le clivage droite/gauche et je n’apprécie pas que l’on diabolise l’un ou l’autre alors qu’au final les hommes/femmes politiques de droite et de gauche appartiennent au même milieu et partagent le même style de vie , etc. De fait, le clivage droite/gauche reste omniprésent dans l’espace symbolique des mesures. Toutefois, les positions rigides autour de certaines questions semblent archaïques. Notre époque nécessite peut être de s’opposer sur d’autres points. (Camille Dufay)