Dans son troisième rapport d'étape sur le crash du vol AF447 entre Rio et Paris , le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) met en cause la manière dont les pilotes ont réagi, et leur formation. Air France défend son équipage et met en cause les sondes Pitot. Ces dernières ont givré, l'appareil s'est donc retrouvé pendant près d'une minute avec des données incohérentes, ce qui a provoqué la déconnexion du pilote automatique.
Le crash du vol Air France entre Rio de Janeiro et Paris le 1er juin 2009 Le crash du vol Air France entre Rio de Janeiro et Paris le 1er juin 2009 © Idé
**Y a-t-il eu pour autant erreur humaine** lors de l'accident du vol Rio-Paris le 1er juin 2009 ? Impossible de l'affirmer au regard du rapport présenté ce vendredi 29 juillet par le BEA. Ce n'était d'ailleurs pas l'objet de ce troisième rapport intermédiaire. Les experts estiment que l'équipage n'était pas formé à un pilotage manuel dans de telles conditions, **Adrien Toffolet** a suivi la présentation de ce rapport :

Ces conclusions ne satisfont pas le président de l'association Solidarité Entraides, Robert Soulard, qui a lui-même perdu sa fille dans la catastrophe :

Le rapport final du BEA est attendu pour le premier semestre 2012. Il recommande d'ores et déjà de "revoir le contenu des programmes" d'entraînement des pilotes, notamment des "exercices spécifiques et réguliers dédiés au pilotage manuel, à l'approche et à la récupération du décrochage y compris à haute altitude".
Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL, majoritaire) défend les pilotes incriminés dans un [communiqué](http://www.snpl.com/communication/communiques/). **Jean-Louis Barber, le président du SNPL France ALPA** , y assure même que :
> "Les pilotes se sont alors trouvés confrontés à une situation extrêmement délicate, inattendue et complexe. Une situation totalement inédite pour laquelle le constructeur n'avait jamais prévu de les former, avec peu de temps pour la diagnostiquer."
Le bureau du SNPL poursuit :
> "**Nous pouvons également noter que l'avion, plus précisément la conception de l'alarme de décrochage a trompé les pilotes : à chaque fois que ces derniers ont agi dans le bon sens, l'alarme s'est activée dans le cockpit, laissant à penser qu'ils commettaient une erreur. **
> A l'inverse, chaque fois que les pilotes ont cabré l'avion, l'alarme s'est tue, empêchant ainsi un bon diagnostic de la situation. [...] Depuis l'accident toutefois, le SNPL précise que les procédures de sortie du décrochage ont été modifiées par le constructeur tant dans leur descriptif que dans leur priorité."
228 personnes sont mortes dans cet accident d'avion. Depuis, les sondes Pitot ont toutes été changées sur les A330 et les A340. Airbus et Air France ont été mis en examen pour homicides involontaires les 17 et 18 mars derniers.