Apparu en République démocratique du Congo dans les années 70, le virus Ebola touche pour la première fois l’Afrique de l’Ouest. Une épidémie sans précédent qui a déjà fait plus de 80 morts en Guinée-Conakry.
Les derniers chiffres transmis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) permettent de comprendre l’ampleur de l’épidémie. Le virus Ebola, à l’origine de violentes fièvres hémorragiques, a fait 83 morts sur les 127 cas recensés en Guinée-Conakry depuis le début de l’année. Dans le pays, le quotidien des habitants est totalement bouleversé. La peur d’une contamination est dans tous les esprits. Le reportage à Conakry, la capitale, de Sidy Yansané.
D'autres cas dans les pays voisins
Le nom du virus, Ebola, vient de celui d’une rivière en République démocratique du Congo. C’est dans un hôpital situé près du cours d’eau que fut identifié le virus pour la toute première fois en 1976. Mais l’épidémie actuelle semble être l'une des plus virulentes. La souche identifiée est la souche dite Zaïre, la plus agressive de toutes, qui tue plus de plus de 9 personne sur 10, avec une espérance de vie d’une à deux semaines après détection des symptômes. Ce qui frappe aussi, c’est la propagation rapide du virus sur tout un territoire.
Ces dernières semaines, des cas ont d’ailleurs été localisés dans des pays voisins : en Sierra Leone et au Libéria. Dans ce dernier, un cas non lié à la Guinée vient même d'être découvert. Des mesures de surveillance sont préconisées par l’OMS. Le Mali, le Sénégal et le Maroc effectuent des contrôles sanitaires à leurs frontières et dans les aéroports.
Les pays eux-mêmes adoptent des mesures d’urgence. C’est le cas au Sénégal, comme a pu le constater Bineta Diagne.
Tous les fluides corporels –salive, sperme, sang- peuvent véhiculer le virus entre humains. Mais l’infection, elle, provient d’abord d’un contact avec des animaux infectés, morts ou vivants, en particulier des singes. Les symptômes sont une très forte fièvre hémorragique. Et étant donné qu’il n’existe pour l'instant aucun traitement ni vaccin, le seul recours pour les malades est d'aller dans des centres hermétiques mis en place par Médecins Sans Frontières, comme l’explique Paul Barraud.
Mesures en France
Si le virus est bien transmis par des primates, le réservoir du virus, lui, a une autre origine connue : les chauves-souris. Des chercheurs pensent même que la chauve-souris pourrait transmettre le virus directement à l’homme.
Face à cette épidémie sans précédent de fièvre Ebola en Guinée, la France a engagé des procédures d'alerte et d'information, a indiqué la ministre de la Santé Marisol Touraine. Le but est que "face à certains symptômes, les médecins puissent penser à cette maladie" , soulignant toutefois qu'il n'y avait pas à ce jour "de raison de s'inquiéter particulièrement" .
A écouter également : > Fièvre hémorragique en Afrique de l'Ouest, dans La Revue de presse internationale > Sait-on anticiper les grandes épidémies ?, dans Planète Terre Ebola : ce qu'il faut savoir sur l'épidémie
Le Point, 2 avril 2014
Alerte rouge face au virus Ebola en Guinée
Les Echos, 1er avril 2014
Fièvre Ebola en Guinée, une épidémie sans précédent
Courrier international, 31 mars 2014
Pourquoi la fièvre Ebola fait-elle si peur ?
L'Express, 25 mars 2014