Ils sont 11 millions en France à prendre en charge un proche dépendant, soit à cause d'une maladie ou de l'âge. Des aidants qui souffrent d'un manque de reconnaissance.

Sur la table : des petits gâteaux, du café, du thé à la menthe... Et quelques mouchoirs pas très loin. Chaque mois, le café des aidants du 2eme arrondissement de Paris se réunit, comme un peu partout en France. On y vient pour parler et parfois les larmes sortent : "Au début, quand je venais, je pleurais beaucoup", confie Chantal. A 65 ans, elle aide sa maman atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis huit ans désormais. Un quotidien qui n'est pas toujours facile.
Un jour, je suis partie faire le marché. Il pleuvait donc j'ai décidé de laisser maman devant la télé. Quand je suis revenue une heure plus tard, elle avait disparu ! Elle n'était pas loin, en bas à la terrasse d'un café. J'ai eu très peur !
Manque de temps pour soi
Les aidants constatent tous un manque de reconnaissance dans la société ou parfois dans leur cercle familial : "on est considéré comme le référent dans la famille. Si on n'est pas là, personne ne s'occupe de notre parent", déplore Nadia qui s'occupe de ses deux parents malades.
La vie familiale et amicale en pâtit également : isolement, solitude sont souvent déplorés par les aidants qui manquent de temps pour eux. L'association Atmosphère vient proposer ce jour-ci un dispositif "le relayage" qui permet à l'aidant de partir pendant plusieurs jours avec un relais qui prend soin de la personne en situation de dépendance pendant ce temps. "Ça va me changer la vie, souligne une participante. J'ai toujours peur de tomber malade ou de ne pas pouvoir m'absenter. Là, c'est une petite révolution !"
Le reportage au Café des aidants dans le 2e arrondissement de Paris :
Des mesures annoncées avant la fin d'année
Le sujet des aidants est depuis quelques semaines au cœur de l'actualité. Le président de la République, Emmanuel Macron l'a évoqué dans sa conférence de presse du 25 avril en soulignant "ces millions de Français qui se sentent comme oubliés". Le chef de l'Etat a promis plus de reconnaissance ainsi que la création de nouveaux droits pour eux, notamment sur la perte de salaire.
Aider les #aidants familiaux, c'est reconnaitre leur rôle indispensable et tout ce qu'ils consacrent à leurs proches âgés, malades ou en situation de handicap.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) April 26, 2019
C'est prendre en charge toutes les facettes de la vulnérabilité.#BourdinDirecthttps://t.co/lWpPv5jGDM
Ces annonces ont été confirmées par la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui évoque des mesures en vigueur "début 2020". Le Premier ministre, Edouard Philippe précise que ces annonces seront inscrites dans la loi bioéthique présentée en conseil des ministres au mois de juillet.