
Le Rwanda vient officiellement de mettre un terme à ces juridictions populaires créées en 2001 pour juger la plus grande majorité des auteurs présumés du génocide de 1994. "Les petites mains" de ce qui a provoqué la mort d'un million de personnes en 10 jours, essentiellement côté Tutsi.A l'occasion d'une cérémonie de clôture à Kigali, le président Kagame a célébré "le rétablissement de l'unité et de la confiance parmi les Rwandais, et la réaffirmation de leur capacité à trouver leurs propres réponses à des questions apparemment insolubles". Quel bilan peut-on faire de ces juridictions controversées, dont des organisations de défense des droits de l'Homme avaient déploré jadis qu'elles ne respectent pas les normes judiciaires internationales ? La réponse de Laure de Vulpian :
Selon des données du gouvernement rwandais, les quelque 12.100 gacaca (prononcer "gatchatcha") ont au total jugé près de deux millions de personnes, pour un taux de condamnation de 65%.
Ces tribunaux populaires, où les accusés qui plaidaient volontairement coupables étaient jugés sans avocats, mais voyaient aussi leur peine divisée par moitiées, ont-ils atteint les objectifs politiques fixés par Kigali ? Ecoutez ce qu'en pense Hélène Dumas, doctorante en histoire à l'EHESS , jointe à Kigali par Laure de Vulpian :
> Et autre justice, celle française représentée par le juge Marc Trévidic. Laure de Vulpian l'a suivi au Rwanda. C'est le magazine de la rédaction de cette semaine. Génocide rwandais : avec la fin des Gacaca, le pays clôt un chapitre de son histoire. Jeune Afrique
Par Pierre Boisselet, envoyé spécial.